C’est l’histoire extraordinaire d’un instrument créé au 15ème siècle en pleine apogée des grandes créations de la Renaissance et tombé dans l’oubli à cause de sa trop grande taille (75 cms !)
Il sombra hélas dans un oubli total au profit de l’alto plus petit au 16ème s et ensuite du violon encore plus petit et aigu au 17ème siècle.
Seul Paganini, qui possédait des bras étonnement longs, pu en jouer au 19ème siècle, soit 400 ans plus tard ! Malgré l’inconvénient dû à sa grandeur, Stradivarius au 17ème siècle le considérait toujours comme la quintessence du « Violino da braccio » : 1er violon de l’histoire, aux environs de 1450, à se jouer sous le menton et non plus comme une « viola da gamba » entre les jambes.
Mais malgré sa sonorité envoûtante et puissante, hélas, sa trop grande taille le rend pratiquement injouable, excepté pour quelques Ripieno (accompagnement secondaire dans l’orchestre), un peu comme les fonds de couleurs des tableaux Italiens et Flamands de la Renaissance.
Cependant, subjugué par sa chaleur et sa puissance qui surpasse l’alto de loin dans la beauté de la tonalité et de la richesse, Stradivarius construisit encore quelques “Medicea d’alto” en 1690 en raison de la commande spéciale réalisée pour l’illustre famille Florentine, et plus particulièrement destinée au Prince Cosme de Medicis.
C’est précisément sur le plus bel exemplaire de Stradivarius que Paganini créa à Londres en 1834 la « Sonata per la Gran’Viola » (nouvelle appellation de Paganini).
Le Violon-Baryton fut remis à l’honneur par Jacques Dupriez. La persévérance de Jacques Dupriez à réaliser la création du Violon-Baryton (grâce à sa forme inédite) symbolise la nouvelle réalité du violon du XXIème siècle. Notre époque moins conformiste a la faculté de changer la forme classique et obtenir ainsi la forme contemporaine du Violon-Baryton : un peu d’ingéniosité, le souci de tenir un équilibre mathématique, esthétique et précis à travers des formes étonnantes et ergonomiques.
Aujourd’hui, au 21ème siècle, le nouveau Violon-Baryton (appellation correspondante à sa tessiture et à sa place dans l’ensemble vocal ou instrumentale ) est arrivé à sa pleine maturité.
Jacques Dupriez fait revivre l’instrument et crée à travers ses propres transcriptions un répertoire classique, lui redonnant enfin une voix oubliée depuis six siècles.
Le Violon-Baryton prend également aujourd’hui toute sa place dans la musique grâce à l’engouement rencontré parmi les compositeurs contemporains qui sont déjà à l’origine d’une vingtaine de créations mondiale pour le Violon-Baryton de Jacques Dupriez.
Nouveau siècle – Nouveau violon.